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Sebastiāo Salgado Rivières volantes de la forêt amazonienne

By | 2025-05-24T12:25:27+02:00 12 octobre 2024|Art, Mésologie, Photographie|1 Comment

Thème du tiers inclus:  Rivières volantes, évapotranspiration,

Antagonismes en interaction:  Entre Déforestation et Puissance de la nature

 

Sebastiāo Salgado

 

Rivières volantes

de la forêt amazonienne

 

 

 

 

Prenant leur source au-dessus de la jungle amazonienne, ces rivières aériennes chargées de vapeur d’eau parcourent une grande partie du continent sud-américain et charrient plus d’eau que le fleuve Amazone lui-même.

Chaque jour, 17 milliards de tonnes d’eau se déversent du fleuve vers l’Atlantique. Les scientifiques estiment que, dans le même temps, 20 milliards de tonnes d’eau montent vers l’atmosphère depuis la jungle : un phénomène valant à celle-ci le nom d’ «océan vert ».

 

Un arbre de grande taille peut puiser jusqu’à 60 mètres de profondeur et en rejeter jusqu’à 1000 litres par jour. Cette opération se répète sur 400 à 600 milliards d’arbres.

La forêt amazonienne génère ainsi une part importante de l’eau qu’elle recevra ensuite. L’évaporation marine atteignant le continent est elle aussi recyclée par la jungle amazonienne selon un processus d’évapotranspiration.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces rivières volantes sont vitales pour le bien-être de dizaines de millions de personnes, notamment au Brésil.

Elles perturbent les schémas météorologiques à travers le globe et sont elles-mêmes vulnérables aux effets de la déforestation et du réchauffement climatique.

Les scientifiques estiment  qu’en raison de l’accélération de la déforestation et du changement climatique, la température au sol du bassin a déjà augmenté de 1,5° C et devrait encore croître de 2° si les tendances actuelles persistent.

Ils redoutent en outre une baisse des précipitations annuelles de 10 à 20 % du fait du réchauffement planétaire.

 

La chaine de montagnes régulant la vie du bassin amazonien se trouve bien au-delà de la frontière occidentale du Brésil.

Si les Andes fournissent l’essentiel de l’eau alimentant l’Amazone par le biais de centaines d’affluents, le Brésil possède lui aussi des montagnes.

La Serra do Imeri, plus grande chaine montagneuse du pays, fait presque office de frontière naturelle avec le Venezuela, à l’extrême nord de l’État d’Amazonas.

 

– Elle a pour point culminant la cime escarpée du Pïco da Neblina (« pic du brouillard »), qui, avec 2995m, est la plus haute montagne du Brésil.

 

 

 

Comme son nom l’indique, elle est souvent enveloppée de nuages. Ceci rend son ascension glissante, donc périlleuse.

– Non loin de là, le Pico 31 de Março atteint presque 2900 m.

– Dans la même région, le Pico Guimaráes Rosa, nommé  ainsi  en l’honneur  d’un célèbre  écrivain brésilien, s’élève à 2105 m.

Ce qui frappe dans ces montagnes, c’est la forêt pluviale qui tapisse leurs premières pentes, la végétation se raréfiant ensuite jusqu’à être arrêtée par la roche nue.

 

À l’est de l’État de Roraima, le Mont Roraima, appartenant à la chaine de Paracaima est une formation géologique radicalement différente.

Haute de 2 800 m, cette montagne en plateau située à la frontière du Brésil avec la Guyane et le Venezuela entre dans la catégorie des tépuis.

 

Le parc national Serra do Aracá protège un massif montagneux d’une exceptionnelle beauté.

Situé à environ 400 km au nord-ouest de Manaus, il se découpe avec majesté sur l’arrière-plan de la jungle. Son relief accidenté, principalement composé de tépuis, culmine à plus de 1700m. c’est là que l’on trouve les cascades d’Eldorado et de Desabamento, les plus hautes du Brésil, où l’eau dévale la paroi nue de la montagne sur 360 m

 

 

 

                                             …

 

 

L’Académie française des beaux-arts nous apprend ce jour 23 mai 2025, la mort de Sebastião Salgado, photographe franco-brésilien à l’âge de 81 ans. Connu pour ses magnifiques photos en noir et blanc, il avait documenté les conditions de vie de nombreux peuples à travers le monde, et mettait également en lumière « la divine beauté de la nature » et sa dévastation par les activités humaines, notamment dans son projet Genesis.

 

 

Né en 1944 à Aimorès, au Brésil, il était arrivé à Paris en 1969, fuyant le régime dictatorial brésilien contre lequel il militait au sein des Jeunesses communistes. Il a collaboré avec les agences Sygma, Gamma et Magnum avant de fonder Amazonas Images, en 1994. L’Amazonie était l’un de ses terrains de travail privilégié. Il y a photographié durant des années ses peuples, ses êtres vivants, ses fleuves et la forêt comme personnage à part entière, travail donnant lieu à des publications et expositions monumentales.

Avec son épouse, Lélia Deluiz Wanick Salgado, il avait fondé en 1998 l’ONG Instituto Terra, dédié à la reforestation et à la promo du développement rural durable, dans la vallée du Rio Doce où le couple s’était installé. En 2014, le réalisateur Wim Wenders lui a consacré un documentaire : Le sel de la terre, rendant hommage émouvant à la longue carrière du photographe et sa volonté d’exalter la beauté du monde.

Nous  exprimons notre tristesse et adressons à son épouse et à toute sa famille, nos plus sincères condoléances.

 

                                                  Claude PLOUVIET

 

One Comment

  1. Jacline Moriceau 21 octobre 2024 at 12 h 23 min

    Superbes images. On aimerait en savoir beaucoup plus (entre autres ) sur la relation aux populations, selon les périodes de l’année. Mais d’abord merci d’aborder des problèmes auxquels on ne relie pas nécessairement ce que l’on sait par ailleurs… et l’extrême diversité de tes analyses
    À plus
    Jacline

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