Extrait d’une lettre
de
Ludwig Wittgenstein à Paul Engelmann
9 avril 1917*
* Reproduite dans Ilse Somavilla et François Latraverse, Ludwig Wittgenstein. Paul Engelmann. Lettres, rencontres, souvenirs, 2010, p. 33.
L’aubépine du comte Eberhard*
Ludwig Uhland
[1787-1862]
Le comte Eberhard à la longue barbe,
du pays de Würtemberg
Se rendit en pieux pèlerinage
Aux rives de la Palestine
Là, comme un jour il chevauchait
À travers un bois plein de fraicheur
Il cueillit un brin d’épine
Au vert feuillage
Il le plaça avec soin
Sur son heaume de fer
Et le porta dans la bataille
Et sur les flots de la mer
Et quand il fût chez lui de retour
Il planta le scion dans la terre
Et le doux printemps éveilla bientôt
Mainte pousse nouvelle
Le comte, homme loyal et bon,
Le visitait chaque année
Et réjouissant son coeur
À considérer ses progrès.
Le seigneur est vieux maintenant
Le scion est devenu un arbre.
Et sous son ombrage
S’assied souvent le vieillard dans une rêverie profonde
Et l’arbre au dôme large et touffu
Lui rappelle par ses murmures
Et son temps passé,
Et les pays lointains !
…
* L’aubépine du comte Eberhard. Traduction de MM. L. Demouceaux et J. -H. Kaltschmidt
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