Thème du tiers inclus : L’impitoyable monde
Antagonismes en interaction : Entre sort et réalité, entre besoin et rejet des illusions, entre optimisme et désespoir
Christian Grabbe
Nous ne pouvons choir de ce monde …
En 1929, Freud, réfléchissant sur ce qu’il qualifie de Malaise dans la civilisation, cite :
… Face à une mort librement choisie, Christian Grabbe, ce poète original, fait dire à Hannibal *, son héros : « Nous ne pouvons choir de ce monde. » (« Nous ne tomberons pas hors du monde, puisque nous sommes dedans.»)
Ces paroles font écho à cette phrase dans La Critique de la philosophie du droit de Hegel :
L’exigence de se débarrasser
des illusions sur le sort qui nous est dévolu
n’est rien d’autre que
l’exigence de se débarrasser d’un état des choses
qui fait qu’on a besoin d’illusions
Oui, dit Grabbe, nous sommes dans ce monde et il n’y en a pas d’autre.
Il est impitoyable,
sans nostalgie comme sans illusions.
…
* Après sa victoire à Cannes, Hannibal sait que le déclin approche et décide de mettre un terme à sa vie. Le compte à rebours lancé conduit à l’issue fatale.
« Si l’avenir est digne de vous, alors, bravo ! S’il ne l’est pas, consolez-vous en vous disant que votre sacrifice en méritait un meilleur… » Christian Dietrich Grabbe, Napoléon ou les Cent-jours, Actes V, scène 7
Réflexions intéressantes mais angoissantes, qui se souvient d’Hannibal aujourd’hui ? Que représente-t-il de nos jours, sinon un pouvoir qui combat un autre impérialisme naissant, les Carthaginois contre les Romains. Il aurait pu gagner ….et triompher, nous en parlerions autrement. Merci pour ces lignes Frédéric (de Brassens)