Jean le Cam, un autre champ du possible, une autre réalité.

Thème du tiers inclus:  L’aventure, l’envie, l’espoir.

Antagonismes en interaction :  Expériences extrêmes:  Souffrance ~  Plaisir, Risque ~ Confort, Péril ~ Sécurité, Peur ~ Bravoure, Crainte ~ Courage, Inconnu ~ Familier, Solitude ~ Société, Doute ~Confiance.

JEAN LE CAM 

UNE AUTRE RÉALITÉ

A la recherche d’oscillations entre antagonismes et situations extrêmes, repoussant et provoquant sans cesse les limites de ces pôles émotionnels, les aventuriers élargissent le champ du possible de leur expérience de vie dans d’ultimes et périlleuses proportions. L’inexhaustible réalité dont ils rêvent et se nourrissent, dans cet écart ainsi dilaté aux confins de l’accessible, atteint une dimension et développe une conscience qui les situe hors de portée du commun qui, très souvent, les envie, les glorifie, les idéalise, et …  s’identifie.

Leur réalité se conçoit comme un déploiement de dynamiques contradictionnelles extrêmes. À l’être physique et sensoriel, s’adjoint la dimension de leur esprit et de leur obstination. La conjonction de ces situations limites et contradictoires n’implique en rien leur séparation mais au contraire leur non séparabilité : Il n’est point d’évènement quelconque qui ne soit indépendant, sans rapport de liaison avec un autre évènement antagoniste.

Épreuve ~ facilité, joie ~ peine, souffrance ~ plaisir, confiance ~doute …

Cette conjonction d’antagonismes porte en elle dynamique et énergie.

L’actualisation et la potentialisation de ces antagonismes, ici hors du commun, engendrent et déroulent leur propre espace temps. Ces insaisissables et insatiables conquérants construisent leur propre niveau de réalité. L’expérience exceptionnelle vécue confère à l’aventurier connaissance et conscience singulières, personnelles et énigmatiques. Autant de fenêtres ouvertes sur un univers émotionnel impénétrable suscitant chez le profane, curiosité, envie et respect.

Leur expérience unique crée de facto une distance avec les êtres dont la vie est commune ou banale. L’aventurier est entouré de mystère. Ceci lui confère tant en lui-même que dans sa relation aux autres, y compris les plus proches, une dimension exclusive, secrète et inaccessible. Si la réalité d’un aventurier peut être entraperçue ou soupçonnée, si elle crée des liens énigmatiques et tacites avec ceux qui l’ont plus ou moins partagée, elle reste in-atteignable dans sa spécificité, car intime, hermétique, secrète et indicible. Leur insondable et ténébreuse expérience de vie crée autour d’eux un halo de mystère.

Leur réalité est autre

Impénétrable

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Jean le Cam :  « Tout est relatif, quand tu es dans les 50^èmes sud, que tu as froid, très froid, dans une mer démontée, c’est l’enfer. Mais quand après ça, tu remontes sur une mer plate, que tu files dans les alizés, c’est le rêve… Ce sont des extrêmes. Ce sont des choses in-atteignables au quotidien » .

« C’est pour ça que je le fais »

… « J’ai coupé la ligne d’arrivée, mais celle -là, je ne sais pas comment je suis arrivé là. Mais voilà…  C’est fait, c’est fait. J’en ai fait pourtant, mais des comme çà, non, là je suis allé au bout, du bout du bout du bout. J’ai connu pas mal de trucs difficiles dans ma vie mais là j’ai connu l’insoutenable. Mais l’insoutenable, on y arrive quand même, incroyable comment l’être humain parvient à faire des choses qu’il pense impossibles. Que je sois là aujourd’hui est un miracle. C’est tout simplement incroyable. Il faut passer par là pour comprendre »

… « Faut-il connaitre le mal pour connaitre le bien, faut il connaitre le malheur pour connaitre l’amour, ce sont des questions que je me suis posé car c’était quelque chose de très réel. » 

… « Les extrêmes c’est vraiment ça. C’ est une bonne partie du Vendée Globe, tu passes de moments euh… l’hier et le lendemain n’ont rien à voir sur un Vendée globe. Chaque jour. Si tu commences à cumuler les emmerdes, ça devient l’enfer, mais après quand tu en sors, ça devient le bonheur. Ce Vendée globe est exceptionnel, il est autre chose. »

… « Il y a deux jours, il y a deux semaines c’était l’horreur, et là aujourd’hui c’est incroyable. La dureté de ce Vendée globe a été exceptionnelle. Ça a été très dur, très très dur. »

… « C’est une ligne d’arrivée que j’ai rêvée tous les jours depuis un mois et demi. Et je me disais tous les jours que je n’y arriverai pas, que je n’y arriverai jamais. Ça a été terrible. Terrible. Passée la ligne d’arrivée, qu’il pleuve, qu’il neige, tu t’en fous, tous les gens qui sont là témoignent de ce que tu leur as fait vivre. C’est génial, mais ça n’est pas que génial. »

… « Moi je ne représente que ce que les gens ont peut être envie d’être, d’entendre, de vivre, de s’identifier, de respirer, de dire ce qu’ils pensent, je ne suis qu’un truc avec deux pattes et deux mains, mais donner de la respiration, donner de l’espoir, leur faire prendre conscience qu’on peut faire des choses avec ce qu’on a, dans ce monde où l’on vit, où tout est cloisonné, ordonné… Si je permets d’aller de l’avant, tant mieux … »

… « C’est génial dans des proportions hors du commun »

… « Ce soir par exemple dans le chenal, tous les gens qui étaient là à deux ou trois heures du matin, c’est pas le mec qui se promène pour faire du lèche vitrine chez Carrefour, les mecs sont là, tu sens cette âme là, cette profondeur, cette sincérité. »

… « C’est beau, et cette beauté là, jamais tu ne peux l’avoir dans d’autres situations. Et ça, ça fait partie de ce pourquoi c’est un plaisir extrême et ces moments extrêmes là, à la fois d’un côté où tu es capable d’aller, où l’on se dit mais comment j’arrive à faire ça, et de l’autre côté la satisfaction sans limite. »

… « Je me disais toujours, c’est le blanc, c’est le noir, c’est des extrêmes, faut il connaitre la haine pour connaitre l’amour, et à quel niveau ! A quel niveau !! A quel niveau de haine et à quel niveau d’amour ? »

… « Ce différentiel de niveau, sur le Vendée Globe, est incomparable, incommensurable. C’est un truc de dingue. et moi, ces extrêmes là, sur ce Vendée Globe, je viens de très bas et je monte très haut. Le différentiel est immense, je ne peux pas aller plus loin. »

… « Je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre … « 

*

Un journaliste : A présent, comment imagines tu ta vie de terrien ?

Jean Le Cam : Je ne sais pas, je n’imagine pas quoi que ce soit,  je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais rien.

Qu’est ce que c’est bien de ne pas savoir.

Ne pas savoir, c’est bien. C’est très bien …. 

                                                                                                                               …

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LA DÉLIVRANCE

LE PLAISIR APRÈS LA SOUFFRANCE 

Images touchantes d’un homme très pudique qui s’abandonne,

présent mais ailleurs,

en transe à l’écoute des paroles d’une chanson qui clame son approche de la vie.

Prolongation d’un état de solitude dans une réalité qui lui appartient en propre,

dans  L’  « entre » de ces antagonismes duquel il ne souhaite pas vraiment redescendre

Un homme toutefois délivré et soulagé au terme d’un parcours

où il a côtoyé les sommets de l’angoisse et du plaisir

 » L’ENVIE  » 

                                                                                                                                      …